Co-fondatrice du magazine Bubble Mag, Anne-Laure Troublé se prête au jeu de mes interviews spéciales Mampreneurs. De la même manière que Sophie-Charlotte Chapman, Anne-Laure Troublé nous parle, à travers son expérience de mompreneur, de l'impact de sa vie perso et pro sur son organisation.
Anne-Laure Troublé, Bubble Mag et sa vie de mompreneur.
Les bonnes adresses du magazine Bubble Mag.
Le thème "les bonnes adresses" du challenge #MONBUSINESS2018 lancé par les Entrepreneuses Créatives m'a immédiatement fait pensé au magazine Bubble Mag.
Bubble, c'est un magazine saisonnier qui parle de parentalité, de culture, de green et d'éveil pour les 0-8 ans. Vous pouvez le retrouver chez vos commerçants près de chez vous, y compris chez votre sage-femme ou le consulter en ligne.
Vous trouverez dans le magazine, et sur le site web ; des idées de sortie, des DIY, une sélection de livres, de films ou de pièces de théâtre par tranche d'âge.
Enfin, un dossier "actu" qui se penche sur un sujet en particulier comme par exemple, dans ce numéro de printemps 2018, la lecture. Bref, ce magazine gratuit vaut le détour. C'est une pépite pour les mamans à la recherche de bons plans.
Anne-Laure Troublé et la genèse de Bubble Mag.
Comment est né Bubble Mag ?
Anne-Laure Troublé : Une amie journaliste avait lancé un magazine toute seule. Alors, je me suis dite : pourquoi pas moi. Du coup, quand Ethan est né en mars 2006, je suis partie en Bretagne l'été qui a suivi, bébé sous le bras. Pendant trois mois, j'ai élaboré mon projet et contacté une graphiste qui a fait une première maquette.
Quand je suis rentrée, j'ai tapé à toutes les portes. Et notamment à celle d'un gratuit à l'époque qui s'appelait "Économie Matin". Je souhaitais me renseigner sur la manière d'établir un modèle économique (business plan). Et savoir comment fonctionnait la diffusion. En effet, dès le départ j'ai voulu faire un magazine gratuit et accessible à tous.
C'est grâce à eux que j'ai rencontré Aude Chabrier, mon associée et désormais amie. Elle sortait tout juste d'HEC et avait elle aussi le désir de créer un gratuit. Mais dans le domaine du médical.
Tout a ensuite été très vite. La première année, nous avons financé nous-même Bubble mais seulement sur l'Ile-de-France. Puis au bout d'un an, nous avons levé des fonds auprès de Business Angels. Grâce à eux, le magazine a été diffusé sur toute la France, en éditions régionales. Bubble était parti !
Anne-Laure Troublé, la Mompreneure.
Avez-vous un conseil pour les Mompreneurs qui veulent se lancer ?
Il y a toujours eu un bon esprit de bienveillance et d'honnêteté entre Aude et moi. Et surtout nous étions très complémentaires. Nous avions des domaines différenciés et des compétences complémentaires qui faisaient qu'on ne se marchait pas l'une sur l'autre.
Moi je m'occupais de la Direction Artistique et du contenu. Et Aude s'occupait de tout ce qui était financement et annonceur. Ce que j'aurais bien été incapable de faire.
Mon premier conseil serait donc de ne pas être seule. C'est en effet très difficile de lancer un projet seule. Être à plusieurs, c'est important pour le moral, le mental, les échanges d'idées...
Il faut donc trouver quelqu'un de complémentaire. Que cette personne puisse apporter quelque chose de plus à la société. Et qu'elle partage les valeurs que l'on recherche pour l'entreprise.
Bien souvent, les entrepreneurs ont des bonnes idées mais pas de compétences en financement et c'est là que le bât blesse.
Bébé et lancement de projet, comme vous avec Ethan et Bubble Mag, ce n'est pas trop difficile ?
De ce que je vois autour de moi, il y a beaucoup de femmes qui en devenant maman, généralement vers 30 ans, ont fait le tour de leur métier et ont envie d'autre chose. Les valeurs qu'elles ont avant d'avoir un enfant changent lorsqu'elles deviennent mères.
On ne voit plus la vie de la même manière. On a besoin de mettre du sens à sa vie. C'est comme physiologique. La grossesse leur donne une énergie qui est décuplée pour se lancer. L'enfant n'est pas une barrière mais un tremplin pour se lancer. C'est lui qui fait qu'on a envie de se lancer. C'est lui qui nous donne cette énergie.
Une parenthèse sur la parentalité positive (ou bienveillante).
La parentalité positive est un thème que l'on retrouve souvent dans vos parutions. Notamment dans le Guide Bubble de la famille, paru aux Editions Marabout. Pourriez-vous nous en dire un peu plus ?
Personnellement, je reviens un peu de la parentalité positive (ou bienveillante). Je me dis que ce n'est pas toujours bien compris et entendu, ou expliqué. Parfois on oublie qu'il faut mettre un cadre pour que l'enfant s'épanouisse pleinement.
Pour avoir interviewé beaucoup de psychologues, il y a souvent un gap entre les discours théoriques que l'on entend sur la parentalité positive et la vie de ces gens-là dans leur vie de famille. Bien souvent, la réalité est loin de la théorie.
La parentalité positive, c'est avant tout une manière d'éduquer dans le dialogue et le respect. Notamment avec la Communication Non Violente. Mais celle-ci ne doit à aucun moment mettre à mal l'autorité des parents. Il ne faut pas la confondre avec l'enfant roi à qui l'on veut toujours faire plaisir. Et qui devient dévastateur et insécurisant pour l'enfant.
Je vous conseille particulièrement le livre de Charlotte Ducharme "Cool parents make happy kids". Ce n'est pas du tout un livre théorique. Elle vit et raconte ses anecdotes vécues en famille. Et en plus elle l'écrit bien. C'est un livre qui a le mérite d'être authentique.
On sent que mettre un cadre à vos enfants est devenu quelque chose d'important avec le temps ?
Oui. Surtout pour les écrans qui est un sujet dont j'ai très envie de parler en ce moment. Je me suis personnellement retrouvée avec un enfant obsédé par les écrans et les jeux vidéos. Mon fils avait tous les symptômes d'un drogué. Les écrans étaient devenus pour lui une obsession. Il se coupait du monde.
Le tout est de trouver l'équilibre pour mettre du cadre sans tuer la créativité si importante dans la vie d'un enfant. En organisant un dîner en déguisement par exemple. Ou un repas de desserts...
Toute la puissance des enfants, c'est justement cette créativité qui disparaît petit à petit en grandissant. Et qu'il faut nourrir tant qu'on peut.
La Petite Organisation d'Anne-Laure Troublé.
Vous êtes plutôt organisation papier ou digitale ?
Alors j'ai toujours un agenda et un cahier dans lesquels je note tout. J'ai travaillé longtemps dans l'événementiel. J'avais donc besoin d'organiser beaucoup de choses. Cela m'a appris à tout noter pour ne rien oublier.
J'utilise plutôt les outils digitaux pour faire des présentations etc. Mais je suis à fond pour le papier. L'agenda papier nous offre la possibilité de voir notre temps dans sa globalité. Alors que les outils numériques nous enferment dans un temps trop restreint.
Pour la petite anecdote, mon mari qui est ingénieur et travaille chez Microsoft fait tout sur son agenda électronique. Et bien, il est totalement désorganisé. Donc il me fait rire car ses trucs de geek : ils ne fonctionnent pas ! :)
Chez vous, c'est plutôt planning avec répartition des tâches ou Wonder Maman qui fait tout ?
En effet, un planning avec répartition des tâches est accroché sur le frigidaire. Et tout ce qui est affiché sur le frigidaire est sacré ! :)
J'ai deux enfants. Donc à tour de rôle, les enfants mettent et débarrassent la table, puis passent l'éponge. Ils doivent aussi vider le lave vaisselle, ranger leur linge propre, vider le compost et nourrir le chat et les tortues. Enfin, ils doivent ranger leur chambre une semaine sur deux avant que la femme de ménage fasse le ménage.
Et ce n'est rien par rapport à tout ce qu'ils seraient capables de faire et par rapport à ce qu'ils faisaient à une autre époque. Les parents ne se rendent pas compte de tout ce qu'on peut leur demander. Quand ils sont petits, ils font plein de choses et sont ravis d'aider. Puis quand ils grandissent, ils rechignent beaucoup plus et cela devient plus compliqué.
Je sais que vous êtes très porté sur le Green. Un geste écolo très facile à adopter ?
Ah oui ! On est très écolo. Nous avons un compost et j'achète en vrac. Mais cela demande un investissement quotidien. Un geste très simple serait déjà de changer son fournisseur d'énergie. Ce n'est vraiment rien à faire.
C'est souvent moins cher. Et c'est un message fort envoyé aux fournisseurs d'énergie. Cela demande de s'y pencher une fois et puis c'est réglé. Personnellement, je suis chez Oui Planète mais il y en a plein d'autres.
Une citation ou une pensée qui vous parle en ce moment ?
Ah ! J'adore ça. Je vous donne celle que j'ai prise chez ma généraliste. Elle est de Winston Churchill.
"Un pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité, un optimiste voit l’opportunité dans chaque difficulté."
Et il y a une autre phrase que je dis tout le temps à mes enfants. Par exemple quand mon fils ne veut pas passer l'éponge, et qu'il commence à me dire que c'est à sa soeur de le faire, etc. Je lui réponds :
"Est-ce que tu veux être le problème ou la solution ?"
C'est rapide. Quand je lui dis, il comprend tout de suite de quoi je parle et il va passer l'éponge sans rechigner. ;)
N'hésitez pas à vous rendre sur le site de Bubble Mag pour découvrir encore plus de jolies choses et plein de printables. Merci Anne-Laure Troublé et longue vie à Bubble Mag !